woensdag 2 augustus 2017

The Breath Of Life: Sous une belle apparence, n'avons-nous pas aussi un côté obscure et une tristesse enfouie?

Avec ‘Under The Falling Stars’, The Breath Of Life a produit un nouvel album fantastique. Ils en sont convaincus eux-mêmes, comme nous avons pu constater dans notre entretien avec Isabelle (chant), Phil (guitares) et Didier (basse) sur l’album et toutes les choses qui l’entourent.
‘Under The Falling Stars’ est le huitième album studio pour The Breath Of Life. Je pense que c’est l’un des meilleurs. Aviez-vous l’intention de frapper fort avec ce disque ?

Phil : Nous avons toujours essayé de donner le meilleur de nous pour chaque album mais  il y a des choses que l’on ne maîtrise pas forcément. Dans ce cas, je crois que les éléments étaient réunis pour que le résultat soit bon.Comme toujours nous n'avons pas discuté d'une direction à prendre, nous avons vraiment laissé les choses se faire. Nous avons fait les prises de sons nous-mêmes et personne n'avait entendu le résultat avant que nous les envoyions à Gilles Martin pour le mixage en France. Quand il nous a envoyé un message disant « votre album est une tuerie », ouf, on savait qu'on ne c'était pas trompé.
Isabelle : Merci.  On espère toujours le meilleur pour chaque album.  Ce qui est certain est que nous aimerions jouer davantage.  Partager ce nouvel album et le faire vivre sur scène est important pour nous.
Pour cd disque, Philippe Mauroy joue la guitare et Didier Czepczyk  joue la basse. Nous avions remarqué que chacun de ces musiciens joue très bien les deux instruments et les échangent souvent sur scène. Est-ce que le choix pour jouer seulement un instrument par musicien a bénéficié à la cohérence du disque ?
Phil : J'ai été absent du groupe quelques années et lorsque je suis revenu, nous avons dû assurer quelques concerts. Pendant mon absence, le groupe a enregistré 2 albums avec Didier à la guitare. Dans un premier temps Didier a continué à assurer la guitare sur ses morceaux en live. D'autant que nous n'avons pas le même jeu et que j'avais un peu du mal à les reproduire correctement. (rires)
Par la suite il nous a semblé plus intéressant de garder chacun un instrument de prédilection. Et il faut dire que Didier assure merveilleusement à la basse et donne vraiment une belle couleur aux chansons. Pour la guitare, je vous laisse juges.
Didier : Je crois sincèrement que, si Phil et moi, avions alterné les parties de guitares, cela aurait nui à la cohérence de l’album. Phil, dans ses moments d’énervement, me fait un peu penser à Jean Marie Aerts période « TC-Matic ». 
Et quand il se fait plus doux, il a cette façon romantique de caresser  ses cordes à la manière de Justin Jones de « And Also The Trees ». J’adore mais je n’arrive pas facilement à faire pareil. Je suis plus, à mon humble niveau, dans la mouvance Billy Duffy ou John Mc Geoch. En fait, avoir deux guitaristes dans un groupe peut vite devenir aussi problématique que d’avoir deux chanteurs. Par exemple, je suis grand fan de Depeche Mode, mais quand Martin Gore pousse la chansonnette à la place de Dave Gahan, j’aime moins.
Giovanni Bortolin, lui, continue à combiner le violon et les claviers. Je pense que son violon est bien mis en évidence sur le disque et est un atout qui donne beaucoup d’identité au groupe. Qu’en pensez-vous ?
Phil : Bien sûr, c'est un élément essentiel. On imagine difficilement TBOL sans Giovanni et son violon. Je ne sais pas vous mais personnellement je n'ai jamais entendu un violon utilisé de cette façon. Avec le chant d'Isabelle c'est sans doute ce qui marque le plus l'auditeur.
Vous avez sorti deux superbes vidéos pour des morceaux du disque. Comment vous y êtes-vous pris ?
Isabelle : Nous avons beaucoup de chance de compter parmi nos amis proches, le talentueux Jean-Gérard Dermine.  Il est très ouvert et très créatif. Son talent et sa débrouillardise pour réaliser le tout est assez spectaculaire.  Il est d’ailleurs occupé à nous préparer de nouvelles surprises !!!
Phil : C'est un ami, Jean-Gérard Dermine, qui nous a concocté ça. Pour « Crime Passionnel », un couple de danseurs de tango est venu pour y participer ainsi que quelques figurants. Pour « Blackout », le cadre du Rockerill à Charleroi se suffisait à lui-même.


La thématique des chansons accentue beaucoup la fuite dans le rêve. Ce thème est-il précieux pour le groupe ?
Isabelle : Le rêve est fondamental et m’aide à aller de l’avant.  Je me surprends régulièrement à rêvasser.  J’adore ça.  En outre, j’aborde plusieurs thèmes sur cet album, tels que : la manipulation mentale dans «Hide», l’histoire tragique de Malala Yousufzai dans «Blackout», la rupture totale d’une personne vis à vis de sa passion dans «Crime Passionnel», l’interaction entre le sentiment, la pensée et l’action, dans «A New Reality», l’importance de prendre du recul et de la hauteur pour tenter de mieux comprendre des situations difficiles dans «Higher» …
La pochette montre une photo d’un bateau échoué sur la plage, prise par l’excellent photographe Xavier Marquis. Pourquoi avez-vous choisi cette photo ?
Phil : Pour son atmosphère car j'ai ressenti une concordance avec notre musique et les textes d'Isabelle. Et puis aussi la relation avec le titre de l'album qu'elle avait choisi (Sous Les Etoiles Filantes). Imaginer que ce bateau s'est peut-être échoué, un soir, sous un beau ciel étoilé ? Sous une belle apparence, n'avons-nous pas aussi un côté obscure et une tristesse enfouie?
Isabelle : C’est une photo qui a été prise par Xavier Marquis. Une autre belle personne avec beaucoup de talent et passionné par son art.
Votre nouveau CD sort en collaboration avec Wool-E Discs et votre propre label Music Language Records. Pourquoi ce choix ?
Phil : C'est la première fois que nous autoproduisons un album. Simplement parce que nous avons remarqué que le rôle des maisons de disque ou labels avait bien changé. Avant ils se démenaient pour vendre votre disque mais aujourd'hui les disquaires n’existent pratiquement plus. Seuls quelques irréductibles comme « Wool E Disc » survivent par passion. Tout se fait par internet et, à notre niveau, les labels sont devenus un intermédiaire inutile.
Dans le passé, vous avez sorti vos disques sur des labels comme Hall of Sermon de Lacrimosa et Danse Macabre de Das Ich. Vous avez encore des liens avec ces maisons de disques ?
Isabelle : Quinze jours avant le « Wave-Gotik-Treffen Festival » de Leipzig, Bruno Kramm de Das Ich est venu nous chercher pour jouer en tête d’affiche dans une des salles du « WGT ».
A part le CD, vous sortez aussi une version limitée sur vinyl. Malheureusement, vu la capacité, le vinyl contient seulement 8 des 11 chansons. Pourquoi ce choix ?
Phil : Comme vous le dites, c'est pour une question de capacité et pas vraiment un choix. Mettre plus de titres sur le vinyle aurait éventuellement été possible mais cela aurait nui à la qualité sonore. Nous avons donc dû enlever 3 morceaux.
Le vinyle est surtout un petit cadeau qu'on s'est offert.
Vous voulez encore ajouter quelque chose ? Nous vous donnons le dernier mot

Phil : Nous n'avons plus besoin de label par contre une agence de booking efficace pour les concerts serait la bienvenue. L'appel est lancé ...

Photos: Xavier Marquis

The Breath Of Life

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